Mon plus beau Noël

Papa avait attelé les chevaux à la sleigh. Nous allions toute la famille cherchée notre sapin de Noël.

J’étais si heureuse! J’avais le cœur et la tête rempli de chants de Noël. Il tombait de beaux gros flocons tout doucement ! C’était féérique!
La neige craquait sous les pas de l’attelage. Papa arrêta les chevaux devant une petite trail qui entrait dans le bois. Nous sommes tous descendus de la sleigh. Papa avait apporté son " bucksaw " et une petite hache. Il passa devant nous et Maman fermait la marche.

Nous avons cherché un beau sapin bien fournit. Une fois celui-ci déniché, Papa coupa quelques branches trop basses et coupa l’arbre. Il me paraissait si gros!!! .
Nous avons pris le chemin du retour. Papa devant ouvrait la marche, moi je suivait tout de suite derrière, Marthe qui me suivait et Maman qui fermait la marche, comme toutes les fois où on allait dans le bois d’ailleurs.

Il fallait attendre au lendemain qu’il soit dégelé avant de le charger des décorations que nous avions confectionné avec, des guirlandes d’anneaux de papier coloré et de pop corn rose qui criaient un peu à côté des belles boules de Noël en verre brillant garnie de givrage. Ces boules étaient précieuses parce que nous n’en avions que quelques unes. Et il y avait aussi, l’ange qui devait coiffer le sapin.

Après le déjeuner Maman avait sorti la boîte de décorations! Là, c’était la fête!!!

Je ne pouvais pas m’empêcher de chanter les chants de Noël que Maman nous avait appris. Marthe avait emboité le pas ainsi que Maman. C’était MAGIQUE !!!!

La soirée de Noël arrivait ……
Avant d’aller au lit Papa nous avait fait des toasts sur le poêle à bois; quel délice!
Puis Maman était venue nous bordé et était allée au lit.

Puis j’ai été réveillée par le bruit d’une bûche déposée dans le poêle à bois. En jetant un coup d’œil sous le sapin, j’ai eu la surprise de voir une grosse boîte de carton.

En brassant ma soeur pour la réveiller:

─ Martha, Martha réveille-toi ! Le Père Noël est passé !!

Nous sommes toutes deux sautées du lit et avons trainé la grosse boîte dans la cuisine.

Avant Noël, nous avions épluché je ne sais plus combien de fois le catalogue de Noël Eaton et nous y avions indiqué quels étaient les jouets que nous souhaitions pour Noël, même si je savais que nous ne pouvions pas avoir ces jouets qui étaient beaucoup trop cher. Les seuls jouets neufs que nous avions étaient achetés par tante Madeleine, tante Alice, Gérald et Lucille …

Mais là, ça ne venait pas des tantes ni de Gérald ou Lucille.
Nous avons ouvert la boîte et Oh! Merveille ! Tous les jouets que nous avions sélectionnés dans le catalogue y étaient; La grande poupée de chiffon pour Marthe, l’énorme boîte de crayon de cire, les énormes cahiers à colorier, les peintures à l’eau, le kit d’étampes à encre, le jeux de quille, le jeux de ferme avec ses petites figurines , le camion remorque, la voiture de police noir et blanc, les boîtes de pâte à modeler. …
Une vraie boîte aux trésors!

J’ai eu une autre surprise ce soir là.

Dehors on ne distinguait ni ciel ni terre. La tempête faisait rage; le vent soufflait et s’engouffrait dans les moindres fentes de la maison.
À cause du vent glacial qui s’infiltrait partout la maison se refroidissait très rapidement; Papa devait chauffer le poêle plus qu’à l’habitude pour maintenir la chaleur.

Depuis deux jours j’avais le nez rivé à la fenêtre du salon, je scrutais la trail et l’orée du bois guettant le retour de mon petit chat qui était sorti et n’était pas revenu. Je priais très fort pour qu’il revienne.

Après avoir bien joué avec chacun des jouets reçus, il était temps de retourner au lit. J’avais regardé une dernière fois par la fenêtre au cas où; mais non, je ne voyais rien tellement il ventait et poudrait.
J’ai été sortie de mon sommeil par des miaulements désespéré.
Je me suis levée d’un bon et j’ai ouvert la lumière de la galerie. J’ai regardé par la fenêtre et il était là sur la galerie, presque sous la fenêtre. Quel bonheur !! Mon p’tit minou qui avait retrouvé le chemin de la maison! Réveillés par mes cris de joies, Papa et Maman s’étaient levés …
Papa s’est habillé et était allé dehors chercher le chaton.
Il était gelé et tout son corps était secoué de tremblements.

Papa avait constaté qu’il s’était pris dans un collet à lièvre. C’était un miracle s’il avait réussi à se libérer.
Il avait une sévère marque au cou. Je m’étais empressée de faire tiédir du lait sur le poêle. Il fallait qu’il boive, il devait se nourrir. J’avais réussi à le faire boire un peu, mais il avait beaucoup de difficulté à avaler.
Papa m’a dit qu’on devait le descendre à la cave et le laisser seul le temps qu’il guérisse; qu’il allait s’occuper de lui donner à manger et le garder au chaud. Il l’avait placé dans une boîte de carton avec une couverture pas loin de la fournaise.

Ce Noël fut pour moi le plus beau.